Brésil, 1937. Oswaldo Wallace, accompagné de sa femme, de ses deux fils et de l’une de ses filles encore bébé, se rend à sa mine pour faire face aux employés qui veulent se mettre en grève pour protester contre les conditions de travail exécrables et les retards dans les salaires. À leurs revendications, Wallace répond par la violence, faisant de ses fils les témoins de sa cruauté. Puis les enfants grandissent, le père meurt et le pays se déchire dans ses déboires politiques. Matthias Lehmann, avec Chumbo, nous propose une véritable saga familiale dans un Brésil en proie au fascisme. Du père, Oswaldo Wallace, jusqu’aux deux fils que tout oppose, on découvre comment le Brésil a sombré dans une haine virulente du communisme, dans une violence instaurée en loi, dans une folie qui, comme à chaque fois qu’elle a pris le pouvoir quelque part dans le monde, a laissé de nombreuses cicatrices. Tout en noir et blanc, avec un trait épais, presque caricatural parfois, Matthias Lehmann nous raconte cette part de l’histoire sud-américaine, souvent méconnue. Une bande dessinée qui marque, tant par son graphisme que par son propos.