Perrine Thierrée
Librairie Tiers temps, Aubenas
Comment et pourquoi êtes-vous devenue libraire ?
Perrine Thierée Plutôt par hasard. J’ai toujours aimé les bouquins, sans pour autant penser que cela serait lié à mon métier un jour. C’est pendant mes études supérieures que le monde du livre a commencé à me faire de l’oeil. D’abord au cours d’un stage en bibliothèque, et un peu plus tard lors d’une rencontre avec une amie d’amie qui était libraire. On a beaucoup discuté, et sa manière de raconter son métier m’a drôlement donné envie. Alors j’ai décidé de postuler à l’INFL pour démarrer un apprentissage… et ça a marché ! Ont suivi deux années où j’ai beaucoup appris. La curiosité et les relations humaines que permet cette profession m’ont très vite conquise. Et ça n’était que le début…
Parlez-nous un peu de votre librairie et de votre équipe.
P. T. Je travaille désormais à la librairie du Tiers temps, à Aubenas. Membre du réseau des librairies Sorcières, elle abrite un très beau fonds jeunesse qui, depuis 41 ans, s’est enrichi de littérature générale, BD et sciences humaines. Nous sommes quatre libraires (2 cogérants et 2 salariées), aux sensibilités et expériences différentes. C’est une taille de librairie que j’aime beaucoup, car nous sommes amenés à toucher à tout, à lire de tout, ce qui rend le métier encore plus riche.
Racontez-nous une anecdote amusante avec un client…
P. T. Quand un client a souhaité des conseils pour ses petit-enfants et que je lui ai demandé, complètement machinalement (nous mettrons ça sur le compte de la fatigue…), si c’était pour une fille ou un garçon. Il m’a alors répondu, avec un petit sourire en coin¤: « Qu’est-ce que ça change ? » Le genre de remarque qui vous remet à votre place et vous fait un bien fou à la fois.
Quel est votre dernier coup de coeur ?
P. T. Le dernier roman de Judith Perrignon, Là où nous dansions, publié aux éditions Rivages. C’est une puissante plongée dans le Detroit des années 1930 à aujourd’hui. De cette ville pleine de vie où la musique semblait triompher de tout (avis aux amoureux de soul et de blues), à celle asphyxiée par un capitalisme tout-puissant