Polar

Hugh Howey

Silo Générations

illustration

Chronique de Guillaume Boutreux

Librairie M'Lire (Laval)

Thriller paranoïaque et claustrophobe, la magistrale trilogie Silo ne se prive à aucun moment de malmener, ni les protagonistes de l’histoire ni les nerfs du malheureux lecteur, qui aura bien du mal à lâcher son livre !

 

Quelque part dans le futur, l’humanité survit dans un gigantesque immeuble entièrement enterré de plus de cent étages : le Silo. Depuis combien de temps, personne ne le sait. Les habitants du Silo n’ont de vision de l’extérieur que ce que retransmettent de vieilles caméras sur de tout aussi vieux écrans : un monde hostile, dévasté par les vents toxiques, inhabitable. Malgré tout, la vie semble suivre son cours pour ces rescapés au sein d’une microsociété très bien organisée. Une seule règle cependant surpasse toutes les autres : qui évoque la possibilité de pouvoir vivre à nouveau à l’extérieur est aussitôt condamné à sortir. On appelle les Nettoyeurs ces condamnés à une mort certaine, car une dernière mission leur est confiée, celle de nettoyer les objectifs des caméras pointées vers l’extérieur. Étrangement, jamais aucun nettoyeur ne s’est soustrait à cette mission. Au contraire, tous sans exception l’ont accomplie avec un enthousiasme incompréhensible… Premier récit publié de l’Américain Hugh Howey, la trilogie Silo (Silo, Silo Origines et Silo Générations) a connu d’emblée et à juste titre un immense succès éditorial aux États-Unis. En plus d’être un redoutable page turner, Silo se fait aussi réflexion autour des dérives totalitaires menées sous couvert de l’immaturité des peuples à prendre en main leur destin. La nécessité de la désobéissance civile apparaît alors au grand jour. Mais, au final, ce qui fait la force de la série tient dans la richesse des personnages, en particulier Juliette, jeune femme qui, suivant son instinct au mépris de sa propre vie, va tout faire pour porter l’espoir dans le cœur de ses compagnons d’infortune et leur rendre leur dignité volée. Bref, Hugh Howey s’inscrit dès son premier livre comme le digne héritier des grands auteurs d’anticipation américains.