Littérature étrangère

Niccolo Ammaniti

Anna

illustration

Chronique de Guillaume Chevalier

Librairie Mot à mot (Fontenay-sous-Bois)

Dans un monde où les adultes sont morts d’une épidémie foudroyante, Anna et son petit frère tentent de survivre. Mais quel sens peut-on donner à une vie qui ne survivra pas à l’adolescence?

Sicile, quatre ans après l’épidémie. Anna, 13 ans, et son petit frère Astor, survivent tant bien que mal au nouvel ordre des choses. Toute la population adulte a disparu et le virus surnommé La Rouge frappe quiconque devient pubère. De leur mère, il ne leur reste qu’un cahier où sont consignées les règles d’hygiène et de survie élémentaires. Le monde extérieur, ils ne le connaissent pas, car ils se cantonnent au périmètre entourant leur maison. Jusqu’au jour où une bande d’enfants kidnappe Astor. Anna se lance à leur poursuite, et son épopée la mènera au bout de l’île. Et au bout d’elle-même. Elle croisera un chien qui deviendra son compagnon de route, et d’autres enfants en quête de sens dans ce chaos ambiant où tout le monde cherche des raisons d’espérer face à une mort programmée. Entre La Route de McCarthy (Points) et Sa Majesté des mouches de Golding (Folio), ce roman se distingue par son propos sur l’extinction inéluctable de l’humanité, plongeant le lecteur dans une angoisse toute particulière. Brillamment mis en scène, ce texte est fort, immersif, poignant. D’un rythme soutenu et peuplé de personnages attachants, il mène une réflexion remarquable sur la transmission, la fraternité, et notre capacité à espérer coûte que coûte.

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