Littérature étrangère

Laia Jufresa

Umami

photo libraire

Chronique de Béatrice Putégnat

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Le premier roman de Laïa Jufresa délivre un goût nouveau. L'umami, savoureux, est en effet l’une des cinq saveurs de base avec le sucré, l'acide, l'amer et le salé. C'est aussi la « tonalité » des maisons d'un lotissement de Mexico. Ainsi, la maison amère est-elle parfaite, une « page blanche » pour que Marina redémarre dans la vie. Umami donne vies et voix à des habitants représentatifs de la classe moyenne urbaine mexicaine. Dans cette ronde de personnages, Ana mène la danse – Ana qui a décidé de planter dans l'arrière-cour une milpa, le champ de maïs traditionnel des communautés indiennes du Mexique. Remuer la terre, planter, ratisser, pour surmonter le chagrin lié au décès accidentel de sa petite sœur Luz, qui s'est noyée à 6 ans. Chacun vient avec ses émotions, ses questions, ses souvenirs. Le passé affleure avec poésie, tendresse et cocasserie. Face au deuil impossible, la vie renaît loin des images de violence attachées à l'évocation de Mexico. Dans le bruit et la fureur, Laïa fait entendre sa petite chanson.

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