Littérature française

Nicolas Clément

Sauf les fleurs

photo libraire

Chronique de Béatrice Putégnat

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« Nous étions une famille de deux enfants, plus les parents ». Dès la première phrase, le lecteur est absorbé par un univers pétri de quotidienneté décalée, presque fantasmatique, artificielle, comme s’il y avait la norme, l’image que renvoient les personnages au monde qui les entoure, et la réalité, profondément brutale, vécue par Marthe. L’originalité de ce premier roman se situe dans le style. Il colle aux mouvements d’âme de la narratrice et évolue avec l’âge. Marthe a 12 ans, 16 ans, 19 ans… Marthe raconte son quotidien à la ferme entre Garonne, la vache, l’école, le petit frère Léonce. Mais au cœur du logis, le père s’est transformé. De prince charmant, il est devenu ogre et tortionnaire. La mère encaisse, fait écran pour protéger les enfants. La violence emprisonne la famille dans un huis clos tragique. Jusqu’au coup de trop… Sauf les fleurs est une tragédie à l’écriture à la fois terrienne, poétique et sensuelle. Une pépite sombre et belle.

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