Littérature française

Sophie Daull

La suture

photo libraire

Chronique de Béatrice Putégnat

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Après Camille, mon envolée (Le Livre de Poche), Sophie Daull se penche sur le passé de sa mère. La Suture est un livre qui répare, recoud les liens entre les vivants et les morts, entre trois générations de femmes. Seule, celle du milieu, à la fois mère et fille, est encore vivante. Alors qu’elle vient de perdre Camille, sa fille de 16 ans, Sophie Daull interroge le mystère de Nicole, disparue trente ans plus tôt. À partir de quelques lettres et photos tenant dans une boîte à chaussures, elle déchiffre les lieux et paysages où Nicole a vécu et tente de reconstituer son existence troublante. Entre fiction et réalité, elle livre un texte où l’écriture révèle, tisse, remplit les failles des non-dits et des inconnus. À larges aiguillées joyeuses, poétiques ou bancales, l’auteure coud passé et présent, fiction et réalité, dans ce roman en forme d’enquête généalogique. Sophie Daull produit une sensibilité, une écriture et une histoire, qui échappent au piège du narcissisme autobiographique et générationnel.

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