Littérature française

Marie-Hélène Lafon

Flaubert

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Chronique de Béatrice Putégnat

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Des « ruminations » ! Avec son talent pour glaner le mot juste, Marie-Hélène Lafon clame son admiration pour Flaubert. Une admiration, un amour, une rage même. « En manger par cœur. En asséner. En dévider. Être nourrie de, être adossée à… » Éléments biographiques, correspondances (notamment les lettres à sa mère qui révèlent un fils attentionné et aimant), extraits de romans... Marie-Hélène Lafon ausculte un Flaubert tout à la fois fils, frère, ami, écrivain, amant. Elle le traque dans ses lettres, le débusque dans ses romans, imagine un Flaubert intime, un Flaubert magnifié mais un homme contraint par des événements familiaux tragiques : « il fait comme il peut. Il n’est que Gustave Flaubert ». Le texte d’ouverture, « Flaubert for ever », et l’anthologie personnelle concoctée par Marie-Hélène Lafon fonctionnent comme un miroir à sa propre œuvre nourrie, irriguée par les mots du « Bon Gustave ». Dans sa généalogie d’écriture, deux pères, Flaubert et Pierre Michon. Un sillon de connivence, de reconnaissance, de sens.

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