Polar

Eva Dolan

Les Chemins de la haine

BP

✒ Béatrice Putégnat

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Eva Dolan livre un roman noir, sociétal et politique dans une Angleterre minée par la crise. Quand la vie humaine à moins de valeur que le profit, tout est permis... même le crime !

Ancienne critique de polar, joueuse de poker, Eva Dolan a tous les atouts dans sa manche pour s’imposer sur la scène du crime littéraire ! Les Chemins de la haine est le premier opus d’une série d’enquêtes mettant en scène deux policiers, l’inspecteur Zigic et sa partenaire, le sergent Ferreira. Tous deux, d’origine étrangère, enquêtent sur les crimes de haine, les crimes racistes. Dans la banlieue de Peterborough, un corps est retrouvé brûlé vif dans un abri de jardin. Que faisait Jaan Stepulov, travailleur immigré, sur le terrain des Barlow ? Quels secrets dissimule le couple propriétaire ? Quelles sont ses relations avec un ancien détenu d’extrême droite pyromane libéré quelques jours plus tôt ? Zigic et son acolyte forment un vrai duo d’enquêteurs dans une Angleterre sinistrée. L’un est le petit-fils d’un immigré serbe, l’autre est fille d’immigrés portugais menant sa vie avec une liberté revendiquée. De générations et de cultures différentes, ils sont complémentaires. Chacun a sa vie, ses problématiques et son mode opératoire. Chaque personnage est une facette de l’Angleterre d’aujourd’hui. Eva Dolan nous plonge dans l’Angleterre des banlieues, de l’immigration, de la crise. La frange, la périphérie apparaît comme une zone de non-droit pour tous les échoués du capitalisme, du commerce humain. Qu’il soit chinois, portugais, estonien, polonais, chacun est un condensé d’humanité et un révélateur de l’inhumanité du profit. Quelle est la valeur d’une vie humaine à l’aune de l’économique et du profit ? Esclave des temps modernes, taillable et corvéable à merci dans l’illégalité la plus totale, l’immigré cristallise toutes les peurs et toutes les haines. Loin des images sucrées de la famille royale, la vérité est ignoble, douloureuse. Mais la vérité explose tôt ou tard.

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