Jeunesse
Jeanne Benameur
Pas assez pour faire une femme
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Jeanne Benameur
Pas assez pour faire une femme
Thierry Magnier
21/08/2013
96 pages, 12,80 €
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Chronique de
Gaëlle Farre
Librairie Maupetit (Marseille) -
❤ Lu et conseillé par
8 libraire(s)
- Laurence Behocaray de I.U.T. Carrières sociales, Université (Tours)
- Gaëlle Farre de Maupetit (Marseille)
- Coralie Sécher de Coiffard (Nantes)
- Françoise Villemonteil de Page et Plume (Limoges)
- Catherine Caillet de Maison de la Presse (Le Puy-en-Velay)
- Marlène Davezac de Esplanade des mots (Pibrac)
- Manon Bardin de La Bulle (Mazé)
- Léonie Desbois de Le Bel Aujourd'hui (Tréguier)
✒ Gaëlle Farre
(Librairie Maupetit, Marseille)
Après plusieurs années d’absence, Jeanne Benameur effectue son retour en littérature jeunesse avec un bref roman fin et pudique. Pas assez pour faire une femme met en scène le personnage singulier d’une jeune fille en passe de devenir une femme.
1970. Elle a 17 ans. L’obtention de son bac et son installation dans une autre ville afin d’y poursuivre ses études marquent la rupture avec sa vie passée. Son enfance et son adolescence ont été entachées par une autorité paternelle étouffante et écrasante, alors sa petite chambre d’étudiante lui procure un simple mais immense sentiment de liberté. Elle rencontre Alain durant sa première année, un étudiant dont elle tombe amoureuse. Avec lui, elle découvre non seulement l’amour, mais aussi la politique et la philosophie, notamment par les écrits d’Hannah Arendt. Elle a un appétit extraordinaire de connaissance sur le monde et elle lit inlassablement, de la littérature aux ouvrages des grands penseurs de la société. Elle s’engage politiquement et prend la parole, défend ce qu’elle croit juste ; c’est sa lutte politique. Elle mène en parallèle une quête plus intime, une lutte intérieure qui nécessite qu’elle revienne sur son passé. Un difficile mais nécessaire parcours qui lui permettra de laisser de côté (au moins partiellement) ses nombreuses remises en question afin de devenir une personne qui assume ce qu’elle est et ce qu’elle fait. « Elle » est l’héroïne de ce roman intense. On assiste à l’éveil des sens d’une jeune femme lancée sur le chemin de la féminité et de sa liberté. « Apprendre c’est ouvrir la porte pour penser soi-même et penser c’est vivre libre. » On ne connaîtra son prénom qu’à quelques pages de la fin. Se forger une identité lui a donné le droit d’être nommée… Nombreux sont les romans qui traitent de la construction de soi, mais rares sont ceux qui s’affirment avec autant de délicatesse. Avec peu de mots et de phrases, Jeanne Benameur sait faire ressentir des choses très intimes. Elle le démontre encore une fois avec ce récit d’une finesse et d’une sensibilité formidables.