Jeunesse

Susie Morgenstern

À l’école de la vie

Entretien par Gaëlle Farre

(Librairie Maupetit, Marseille)

Bonnie a 13 ans et consigne par écrit les innombrables questions qui ponctuent son quotidien. Elle nous livre de jolis moments, d’autres plus difficiles, et nous fait rire avec les bons mots de sa grand-mère… Rencontre avec l’auteure et l’illustratrice du premier volume d’une série qui s’annonce épatante.

 

Page — Susie Morgenstern, Bonnie est une adolescente volontaire, dynamique et drôle. Est-ce que ce sont des adolescents de votre entourage qui vous ont inspirée ? Plus largement, quel regard portez-vous sur la jeunesse d’aujourd’hui ?
Susie Morgenstern — En vérité, c’est MOI qui m’inspire. J’ai commencé ce livre parce que je ne pouvais pas décider si, oui ou non, je devais me laver les cheveux… Puis je pensais à toutes ces décisions que l’on doit prendre dans une journée. Je regarde la jeunesse d’aujourd’hui avec beaucoup d’inquiétude. Le monde dont ils héritent n’est pas vraiment un cadeau. Ils sont tous reliés à de l’électronique. Si j’envoie un SMS à mes petits-enfants, ils répondent dans la minute qui suit !

P — « Famille idéale, existes-tu ? » Il y a peu d’hommes dans Le Grand Roman de ma petite vie, et beaucoup de femmes. Les familles sont décomposées ou en passe de l’être… Quelle image avez-vous de la famille ?
S. M. — Je suis très, très famille. Je suis issue d’un matriarcat et mon image de la famille est plutôt féminine. Je dirais que la famille idéale est la famille que l’on a. J’aime bien la famille de Bonnie Bonnet dans Le Grand Roman. C’est sûrement une famille idéale. C’est une famille qui se crée au fur et à mesure des accidents de la vie. La qualité de l’Homme est qu’il s’adapte à l’évolution. Bonnie ne pleure pas ses parents désunis, elle avance en faisant de sa vie un chef-d’œuvre.

P — Albertine, on vous connaît davantage pour l’illustration d’albums que de romans. Appréhendez-vous de manière différente l’un et l’autre ?
Albertine — Je travaille depuis longtemps sur beaucoup de supports et de genres différents – comme la bande dessinée, les romans pour adultes, les couvertures, les affiches, etc. Cela ne me pose pas de problèmes de passer d’un genre à l’autre.

P — Pouvez-vous nous parler de votre collaboration avec Susie ?
A. — Nous nous sommes rencontrées lors d’un salon du livre en Suisse il y a plusieurs années. J’aime Susie, son humour, sa personne tout entière. Elle a aimé mes dessins et m’a proposé un texte, mais il ne me plaisait pas complètement. Et puis elle est venue avec Le Grand Roman de ma petite vie. J’ai tout de suite eu envie de dessiner Bonnie Bonnet. J’aime son énergie. J’ai envoyé mes dessins au fur et à mesure à Susie. Comme elle aimait, j’étais contente et cela m’encourageait à continuer.

P —  Le Grand Roman de ma petite vie est un roman illustré tonique et optimiste. Et comme dit la grand-mère de Bonnie : « la vie est belle, même quand c’est galère ! » L’appétit de vivre de l’adolescente est fort contagieux et on en redemande. Bonne nouvelle : à l’heure où ces mots sont imprimés, Susie travaille déjà au volume 2… Longue vie, Bonnie !
 

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