Quinze ans après la parution de la fameuse Grenouille à grande bouche chez Didier Jeunesse, voici une nouvelle histoire avec, non pas une, mais deux grenouilles ! Elle démarre sous une pluie diluvienne et en musique : « Il pleut, il mouille, c’est la fête à la grenouille ». Un bateau est construit sur lequel un couple d’animaux de chaque espèce pourra monter à bord, dont nos deux batraciennes. Celles-ci chantent faux, trop fort et mettent rapidement à bout de nerfs les passagers du bateau. Leurs mauvaises blagues poussent le capitaine à les menacer d’une fin prématurée… à laquelle elles répondront d’une manière inattendue, réservant à l’album une chute drôlissime. Pierre Delye se surpasse dans ce texte où l’on apprend enfin pourquoi les crocodiles « pleurent pour un rien », et où les jeux de mots sont nombreux. Les animaux de Cécile Hudrisier sont si expressifs qu’on les imagine pouvoir prendre vie.

C’est l’histoire d’une grenouille met en scène des animaux qui s’accusent les uns après les autres de s’être volé leur repas. Tout débute avec la grenouille qui accuse le cochon de lui avoir chipé ses « mouches pas touche minouche ». Le cochon se défend – il n’y est pour rien –, acceptant mal l’injuste suspicion, et s’en prend à son tour au lapin pour la disparition de ses patates. Le lapin se fâche, accuse pour sa part son voisin… et ainsi de suite. À la fin, cinq animaux sont en colère et se trouvent face à un loup qui a transformé leurs provisions… Il est rare de trouver des textes si bien rythmés et des chutes si surprenantes. Or c’est le cas dans ces deux albums. Les lecteurs, petits et grands, seront comblés.