Bande dessinée

Hergé

Les Cigares du pharaon

illustration
photo libraire

Chronique de François-Jean Goudeau

Etablissement Scolaire ESTHUA - Université d'Angers (Angers)

Des Cigares du Pharaon ont toujours émané des effluves étranges, fascinants d’exotisme cabalistique – que le célèbre motif des cigares, fil d’Ariane du récit, symbolise à merveille – mais aussi des catagenèses quasi freudiennes telles que le cauchemar opiacé (où Tintin redevient bébé hurlant dans son landau à bascule) et l’image du savant réduit à la folie déambulant en caleçon à pois. Pourtant, et injustement, ce premier volet des aventures du reporter à la houpette en Orient est peu considéré, eu égard à l’adoration du second, Le Lotus bleu. Alors que Hergé imagine dans ce « véritable ciné-roman » des personnages qui ont, depuis, intégré le panthéon tintinesque (X33 et X33 BIS, bientôt Dupond et Dupont, Rastapopoulos), offre une palette d’émotions moins monolithiques à son héros, des références historiques (Howard Carter) et filmiques (Le Lion des Mogols) ainsi qu’une (certaine) justesse documentaire. Cette colorisation élégante de la première version publiée en 1934, associée à la préface experte et éclairante de Philippe Goddin, fait honneur à ce quatrième épisode qui le mérite : (re)lisez-le !

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