Littérature française

Jean Billeter

Les Anciens Dieux blancs de la brousse

photo libraire

Chronique de Mélanie Le Loupp

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C’était à l’époque où le Burkina Faso était encore la Haute-Volta. C’était l’époque où la France exerçait encore son emprise, une époque où le Blanc était encore roi.

Les Anciens Dieux blancs de la brousse est un roman ovni dont l’originalité tient autant au sujet qu’à son traitement. Nous sommes aux alentours des années 1980, François Mitterrand est alors président de la République française tandis que Thomas Sankara prend le pouvoir en Haute-Volta. On se souvient du discours mordant de Mitterrand à l’égard du jeune et fougueux Sankara. Face à une Afrique gangrenée, le jeune militaire tente, de manière il est vrai un peu frontale, de révolutionner son pays. Devant le scepticisme ou la désinvolture des Blancs, le lecteur découvre une révolution naissante. Différents points de vue mènent le récit de Jean Billeter. Quelques Burkinabés palabrent et offrent une vison chaleureuse et vibrante, alors que les diplomates français établis dans le pays ne manifestent à l’égard des habitants qu’une froide ignorance et un mépris total. Seuls certains Blancs échappent à la virulence de l’auteur. Sankara apparaît comme un feu anti-impérialiste, dont les projets n’auront pas permis au pays de prospérer très longtemps. À la fin du récit, l’auteur dresse de son action un constat sans appel.

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