Littérature étrangère

Audur Ava Ólafsdóttir

L’Embellie

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photo libraire

Chronique de Mélanie Le Loupp

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Suite à la lecture, il y a déjà deux ans, du fabuleux Rosa Candida (le roman qui fait du bien !), on attendait impatiemment le retour D’Audur Ava Ólafsdóttir. L’Embellie, son nouveau roman, sort enfin ! Et quel plaisir de retrouver l’univers unique et si particulier de l’auteure !

Lecteur (et fan), toi qui as été conquis par Rosa Candida (prix Page des Libraires 2010, prix des Libraires du Québec et prix des Amis du Scribe 2011), il est certain que tu te poses déjà beaucoup de questions au sujet du nouveau roman d’Audur Ava Ólafsdóttir. A-t-elle gardé cette aura qui berçait son premier roman traduit en français ? N’a-t-elle pas perdu sa rose à huit pétales ? Son personnage principal a-t-il enfin trouvé son chemin ? Son nouveau roman est-il aussi bien ? Lecteur, il est compréhensible que tu aies peur et que tu n’oses pas ouvrir L’Embellie de crainte de ne pas y trouver ce qui t’avait tant charmé dans Rosa Candida. Mais, parole de libraire, n’aie crainte ! Vas-y ! Car, comment ne pas se jeter sur ce nouveau récit ? Outre le charme qui opère toujours, l’humour qui est mordant à souhait et encore et toujours ce petit morceau de route que nous partageons avec le personnage principal et qui nous berce de merveilleuses illusions littéraires, rien n’est à redire et surtout pas sa couverture toute molletonnée qui donne envie de se jeter dessus ! L’Embellie a été écrit avant Rosa Candida et nous y retrouvons la veine qui nous avait tant plu. Élaboré comme un diptyque (peut-être aurons-nous le bonheur de découvrir un troisième récit ?), le nouveau roman d’Audur Ava Ólafsdóttir est charmant ! Il se construit autour d’un personnage principal (je te vois venir lecteur : non, ce n’est pas une suite et nous ne saurons rien du destin du jeune héros de Rosa Candida), une femme larguée par son mari pour une jeune maîtresse enceinte. Mais comme dit l’adage, malheureux en amour heureux aux jeux ! La narratrice empoche une coquette somme et décide de partir en voyage. Sa meilleure amie, Audur, encore plus farfelue que la narratrice et sur le point d’accoucher de jumeaux, lui confie son petit garçon pendant quelques semaines, le temps de terminer tranquillement sa grossesse. C’est alors que la narratrice part sur la route avec ce petit garçon malentendant. Elle qui est incapable d’être mature et que son ex-mari trouvait trop fantasque, doit faire face à l’improvisation. L’Embellie est une belle histoire et fait partie de ces romans qui nous habitent encore une fois le livre refermé. À la fois touchant et cocasse, le roman nous emmène sur les routes d’Islande. Les situations dans lesquelles se retrouve la narratrice sont toutes plus invraisemblables les unes que les autres. Audur Ava Ólafsdóttir y aborde une fois de plus la quête personnelle et la recherche de soi à travers un voyage initiatique. Les paysages se prêtent au récit et les frasques de la narratrice ne cessent de nous donner le sourire. C’est donc un délicieux roman à savourer sans conditions, d’autant plus qu’Audur Ava Ólafsdóttir nous a glissé quelques recettes (une fois de plus quelques touches d’humour assez mordantes parcourent ses recettes). Une fois de plus aussi, l’auteur nous ouvre une porte d’où le soleil brille et nous laisse, là, tranquillement habités par ce rayon de soleil qu’est L’Embellie.