Polar

Louise Mey

Petite sale

Chronique de Ophélie Drezet

Librairie La Maison jaune (Neuville-sur-Saône)

En 1969, dans un petit village de la Marne, la petite-fille de Monsieur, le grand patriarche, Sylvie, est enlevée. La dernière personne à l’avoir vue en vie est Catherine, la « petite sale » ignorée et méprisée, une des bonnes de Monsieur. Deux policiers sont dépêchés de Paris pour cette enquête dans laquelle ils s'embourbent. Les villageois sont taiseux, méfiants ; les membres de la puissante famille font bloc pour que la police ne fouine pas dans leurs affaires. Jusqu’au jour où la vérité éclate. L’autrice dresse le portrait d’une ruralité en pleine transformation. Sans violence apparente, tout en silences et en subtilité, la cruauté de ces lieux se dessine à travers moqueries et ragots. L’atmosphère pesante et conservatrice se dissémine dans chaque conversation ; les corps harassés sont décrits avec une parfaite justesse. Louise Mey inaugure un polar d’un nouveau genre qui met au jour les injustices sociales et donne aussi un peu d’espoir.

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