Littérature française

Geneviève Jannelle

Prendre son souffle

photo libraire

Chronique de Quentin Franchi

Librairie La Comédie humaine (Avignon)

Ce roman voudrait nous faire croire que les pires choix sont ceux qu’on fait par amour. C’est difficile à croire tant le début de la romance entre Anaïs et Eden est parfait, comme au cinéma : l’accident bête sur un trottoir, un café renversé sur un chemisier blanc, des excuses qui se transforment vite en étreinte sous la douche. Ils vivront ensemble les plus belles années de leur vie. Jusqu’à la révélation qui rendra tout douloureux. Dans cette perspective, il ne reste plus, pour Anaïs, qu’à prendre ses jambes à son cou et éviter de faire partie des dommages collatéraux. Pourtant, c’est tout le contraire qu’elle décide de faire et c’est tout le propos du roman. Qu’est-on prêt à traverser, à endurer, à subir, à oublier de nous et de l’autre, par amour ? Sans concessions, Prendre son souffle ne nous laisse pas reprendre le nôtre durant cette lente agonie qu’aura été cette histoire d’amour, une tragédie moderne sur le renoncement et le deuil de soi (et de l’autre).

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