Littérature française

David Foenkinos

Numéro deux

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Chronique de Marianne Kmiecik

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David Foenkinos revient avec un roman qui va bien au-delà de la simple anecdote de cinéma, il se penche sur nos échecs, nos traumatismes, nos façons de nous en remettre. Des émotions en pagaille !

Si je vous dis « Daniel Radcliff », que vous soyez fan de la saga Harry Potter ou non, ce nom vous parlera : il s’agit de l’acteur qui joue le rôle du célèbre sorcier au cinéma ! Mais si je vous dis « Martin Hill », est-ce que ça vous dit quelque chose ? Non ? C’est normal, c’est le « numéro deux », celui qui n’a pas eu le rôle alors qu’ils n’étaient plus que deux en lice, celui à qui on a dit : « Tu étais très bien, vraiment, mais l’Autre avait un petit quelque chose en plus. » ! C’est sur son histoire que David Foenkinos se penche dans ce roman original. Comment se remet-on d’un échec qui n’en est pas vraiment un ? Comment échapper à ce souvenir alors que les livres puis les films connaissent un succès incommensurable et que le merchandising trouve là son acmé, envahissant notre quotidien de pulls, écharpes et gadgets en tout genre, nous renvoyant au jeune héros et à son histoire ? Mais ce roman va bien plus loin que le simple récit anecdotique sur Harry Potter. Il y est question des drames qui nous traversent, des épreuves, des moyens que l’on trouve pour se relever, des issues de secours que l’on découvre, de l’importance des autres, de la façon dont se sentir aimé peut résoudre bien des difficultés. On s’interroge, en même temps que notre personnage, sur la gloire, sur la sensation d’avoir « raté sa vie », tout en ayant conscience que toute vie a son lot de drames à porter. Numéro deux est un texte qui déclenche des émotions variées ! David Foenkinos dresse le portrait d’un personnage en souffrance qui lutte pour se relever, mais qui est sans cesse blessé de nouveau, un personnage auquel on s’attache instantanément et pour lequel on éprouve une forte compassion. On passe du rire aux larmes, dans une langue simple, efficace et accessible.

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