Jeunesse
Patricia McCormick
Ne tombe jamais
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Patricia McCormick
Ne tombe jamais
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Jean-François Ménard
Gallimard Jeunesse
16/10/2014
272 pages, 10 €
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Chronique de
Marianne Kmiecik
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❤ Lu et conseillé par
3 libraire(s)
- Laurence Behocaray de I.U.T. Carrières sociales, Université (Tours)
- Marianne Kmiecik
- Gwendal Oulés de Récréalivres (Le Mans)
✒ Marianne Kmiecik
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Patricia McCormick revient sur un événement terrible de l’histoire du Cambodge : le génocide perpétré par le régime des Khmers rouges. Par la voix envoûtante d’un jeune garçon, elle nous entraîne au cœur de cette époque trouble. Une histoire vraie bouleversante.
Arn est un enfant heureux de 11 ans, qui vit paisiblement aux côtés de sa famille dans une petite ville du Cambodge. Mais en 1975, son existence bascule. Les Khmers rouges prennent le pouvoir, instaurant un climat de peur et de violence extrême dans tout le pays. La population tout entière est forcée de se mettre en marche vers une destination inconnue. Le tableau est terrifiant : bébés abandonnés au milieu du chemin, vieillards morts dans les fossés, promiscuité, brutalité folle… Ne tombe jamais : le titre du roman renvoie à la promesse qu’Arn se fait à lui-même. Mais la marche elle-même n’est pas la plus terrible épreuve. Lorsque le camp est construit, le massacre commence. Professeurs, anciens soldats, lettrés, marchands… il ne fait pas bon être riche, éduqué ou même avoir la peau trop claire et les mains trop lisses. Arn, séparé de sa famille, parvient à survivre, il s’adapte, la mort devient son quotidien. Il est prêt à tout accepter pour avoir un jour la chance de revoir sa famille, même s’il doit devenir Khmer rouge à son tour. Cette histoire est celle d’Arn Chorn-Pond, que Patricia McCormick a côtoyé pendant près de deux ans, l’interviewant, voyageant au Cambodge avec lui, rencontrant sa famille et ses amis. Arrivé aux États-Unis à 15 ans, Arn a décidé de témoigner, de raconter ce génocide qui a coûté la vie au quart de la population cambodgienne. L’auteure, par un style volontairement maladroit, parvient à faire résonner magnifiquement la voix si particulière de ce jeune garçon qui témoigne des atrocités commises dans une langue qu’il venait à peine d’apprendre. Ce roman est une lecture difficile, mais il ne fait aucun doute que ce sont ces lectures-là qui sont les plus marquantes et les plus importantes dans le parcours des jeunes lecteurs.