Littérature française
Maëlle Guillaud
Et mes jours seront comme tes nuits
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Maëlle Guillaud
Et mes jours seront comme tes nuits
Éditions Héloïse d’Ormesson
03/02/2022
17,50 €
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Chronique de
Frédérique Franco
Librairie Le Goût des mots (Mortagne-au-Perche) -
❤ Lu et conseillé par
5 libraire(s)
- Françoise Gaucher de Le Coin des livres (Davézieux)
- Isabelle Aurousseau-Couriol de de Paris (Saint-Étienne)
- Frédérique Franco de Le Goût des mots (Mortagne-au-Perche)
- Marie-Odile Perrocheau de Agora (La Roche-sur-Yon)
- Valérie Landais de Montesquieu (Viry Chatillon)
✒ Frédérique Franco
(Librairie Le Goût des mots, Mortagne-au-Perche)
Après le formidable Une famille très française (éditions Héloïse d’Ormesson et Points), Maëlle Guillaud revient avec un roman d'une grande intensité émotionnelle. Un roman bouleversant et plein de charme, où l'art côtoie les sentiments.
Au moment où Hannah raconte son histoire, son quotidien est rythmé par les visites hebdomadaires qu'elle rend à Juan son compagnon. Il est en maison d'arrêt et c'est tout au long du livre que l'on découvrira pourquoi il est incarcéré et dans quelles circonstances il en est arrivé là. Au fil des pages, nous apprendrons également à connaître Hannah et Juan, leurs histoires personnelles respectives et celle de leur rencontre à Tanger. L'ensemble est tout de même teinté par ce voile de tristesse et de solitude qui s'accroche à Hannah. Heureusement, il y a l'art. Juan est artiste peintre. Son père, grand avocat, le destinait à la même carrière que lui. En l'initiant à la peinture, il n'imaginait sûrement pas que son fils voudrait plus tard s'y consacrer. Abandonnant ses études de droit et rompant avec sa famille, Juan décide que l'art sera au centre de sa vie. C'est décidé, il en fera son métier. Quant à Hannah, elle est musicienne. Flûtiste professionnelle dans un orchestre, elle s'évade grâce à la musique qui devient sa respiration entre deux visites au parloir. L'écriture de Maëlle Guillaud, d'une grande beauté, nous transporte entre la souffrance et la tristesse du quotidien qui tétanise Hannah et la poésie des instants volés par la musique. « Elle rejoint l'orchestre et s'assied à sa place. […]Un geste et les premières notes s'élèvent. Comme les eaux emmêlées d'un torrent. […] Hannah s'évade dans un élan hypnotique. Quand la musique cesse, son sang galope dans ses veines. » Et puis la révélation surgit, comme un coup de poing, à quelques pages de la fin, et nous saisit. On a alors envie de ralentir la lecture, voire de la reprendre depuis le début. On ressort de ce roman un peu sonné, bouleversé, mais aussi émerveillé d'avoir traversé une si belle histoire d'amour.