Jaroslav Kalfar, né en République tchèque, émigre aux États-Unis à l’âge de 15 ans, apprend l’anglais en autodidacte et publie à 25 ans son premier roman, Un astronaute en bohême, mélange génial entre roman sur l’Histoire de son pays d’origine et science-fiction délirante.

Jakub, jeune astrophysicien tchèque, est missionné par son pays pour aller étudier un nuage inquiétant le monde entier qui se forme autour de Vénus. Le voilà astronaute. Il embarque seul pour un voyage de huit mois dans la galaxie laissant derrière lui son pays, son passé et sa femme Lenka, qui ne tarderont pas à le rattraper dans l’immensité. Après un premier temps d’émerveillement où tous les actes du quotidien sont une découverte, la routine s’installe et les interrogations émergent. Au terme de treize longues semaines de voyage, Jakub apprend que sa femme le quitte, l’attente lui étant insupportable. À mesure que Vénus se rapproche, Jakub se soucie de moins en moins de sa mission principale. Commencent alors pour lui les interrogations sur sa propre histoire, celle de son pays et les questions sans réponses. Pourquoi partir si loin et avoir accepté cette mission ? Comment reconquérir sa femme lorsqu’on est à des milliers de kilomètres d’elle ? Son passé refait ainsi surface : le régime communiste et ses atrocités, le rôle de son père, la révolution, la vie chez ses grands-parents. Tout ce qui a fait cet homme se bouscule et se mélange, dans cette petite navette aux confins de l’espace. Et puis, il y a cette ombre furtive qui le suit à la trace dans le vaisseau. Une hallucination ? Un monstre galactique ? Jakub ne sait pas et ne veut pas céder à la folie, même si c’est peut-être déjà fait. Le premier roman de Jaroslav Kalfar est étrange (dans le bon sens du terme !) : il fourmille d’idées, entre rires et larmes, et nous conte l’histoire d’un homme, d’un pays, d’une planète. Nous sommes en présence d’un véritable petit objet littéraire non identifié – entre réflexion sur notre monde contemporain et curieux récit de science-fiction où l’imagination l’emporte sur le réel.