Littérature française

Aurélien Delsaux

Madame Diogène

photo libraire

Chronique de Véronique Marchand

Librairie Le Failler (Rennes)

Ce premier roman est une réussite. Il fallait être très audacieux pour aborder un sujet aussi délicat et il faut être talentueux pour réussir à traiter avec autant de maîtrise cette plongée vertigineuse dans la folie. Qui est-elle ? Quel âge peut-elle avoir ? Que s’est-il passé dans sa vie pour que, petit à petit, cette femme vive en recluse dans son appartement transformé en un gigantesque terrier bourré de détritus ? Nous ne le saurons pas. Au mieux pourrons-nous faire quelques suppositions – tout à fait personnelles – quand apparaît du fond de sa poche une vieille photo qu’elle lèche tendrement. Dans ce cloaque, qu’elle partage avec toute une faune que le citadin déteste et combat frénétiquement, la vieille s’est aménagé des grottes, sortes de chambres primitives, ultimes refuges d’où elle écoute la vie de l’immeuble et observe la rue sans plus rien comprendre à l’agitation du monde. Combattez vos a priori et découvrez ce texte étonnant, vous ne le regretterez pas.

illustration

Les autres chroniques du libraire