Littérature française

François-Henri Désérable

Évariste

photo libraire

Chronique de Véronique Marchand

Librairie Le Failler (Rennes)

Évariste, c’est un ton, un style, un rythme, une voix pleine de fraîcheur et d’impétuosité. Une écriture où l’on retrouve avec délice quelques accents infiniment respectueux venus de Pierre Michon. C’est aussi la vie d’un mathématicien génial, d’un homme pressé, passionné, impétueux et malchanceux, pris dans la tourmente des Trois Glorieuses qui, au moment d’expirer, murmure à son frère : « Ne pleure pas. J’ai besoin de tout mon courage pour mourir à vingt ans. » Un personnage on ne peut plus romantique et romanesque dont François-Henri Désérable s’est emparé avec fougue. Évariste est un de ces romans réjouissants dont on relit des passages à voix haute pour le plaisir d’écouter la langue riche, alerte, surprenante, avec des raccourcis parfois osés mais jamais déplacés. Vingt chapitres qui ne laissent aucun répit au lecteur (qui n’en demande surtout pas) et le laissent un peu groggy… mais si heureux !

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