Littérature française

Déborah Lévy-Bertherat

Les Fiancés

photo libraire

Chronique de Véronique Marchand

Librairie Le Failler (Rennes)

Si après soixante ans d’absence, un ange revenait pour réunir deux vieux enfants ? Ce n’est pas du fantastique, juste un très grand amour et une vraie belle histoire.

« Tu es là, tu es revenu ? Maximilien, dis, c’est bien toi ? » L’homme ne répond pas, mais Madeleine sait qu’elle a enfin retrouvé son amour. Le visage est ridé, le corps moins solide et le regard de loup est devenu plus doux. Elle n’a toutefois aucune hésitation. Pour une fois, son cerveau fatigué ne lui fait pas défaut. Qu’importe que le décompte des années passées lui donne le vertige, son Max n’est pas mort, il l’a retrouvée et ils ne se quitteront plus. Ému par cette dame qu’il ne connaît pas, René n’ose pas démentir. Pourtant une petite voix lui murmure que ce beau visage et ces yeux couleur aigue-marine ne lui sont pas totalement inconnus. Mais où et quand les aurait-il vus ? Au contraire de Madeleine, les fantômes de sa vie lui rappellent parfois cruellement que sa mémoire est sans faille. Sous le regard bienveillant de sœur Célestine, Madeleine s’abandonne à René, redevient la petite Mado, la tendre fiancée de Max et, petit à petit, les pièces du puzzle de leurs existences se mettent en place. Soixante ans après la guerre, la vie et l’amour reprennent leurs droits et déploient leurs ailes bienfaisantes sur ces deux enfants meurtris par de douloureux secrets. Magnifique !

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