Littérature étrangère
Stine Pilgaard
Les Monologues d'un hippocampe
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Stine Pilgaard
Les Monologues d'un hippocampe
Traduit du danois par Catherine Renaud
Le bruit du monde
05/10/2023
192 pages, 21 €
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Chronique de
Aurélie Baudrier
Librairie L'Insomnie (Décines-Charpieu) -
❤ Lu et conseillé par
6 libraire(s)
- Christelle Chandanson de Elkar (Bayonne)
- Victoire Vidal-Vivier
- Coralie Brunel de Forum (Saint-Étienne)
- Margot Bonvallet de Passages (Lyon)
- Anaëlle Libérati de Pescalune (Paris)
- Céline Dereims de Les yeux qui pétillent (Valenciennes)
✒ Aurélie Baudrier
(Librairie L'Insomnie, Décines-Charpieu)
Stine Pilgaard nous avait enchantés l’année dernière avec Le Pays des phrases courtes. Les éditions Le bruit du monde publient cet automne son premier roman, Les Monologues d’un hippocampe, écrit en 2012.
L’écrivaine danoise n’a pas son pareil pour créer des romans alliant drôlerie et profondeur. Ses héroïnes imparfaites et attachantes sont inoubliables. La narratrice de ce roman n’a d’ailleurs rien à envier au personnage haut en couleur du Pays des phrases courtes. Même esprit, même fantaisie, même façon d’être à côté de la plaque. Elle est étudiante et vient de se faire larguer par son amoureuse. Elle ne parvient pas à se remettre de ce chagrin. Le cœur brisé, elle retourne habiter chez son père, pasteur, et tente d’échapper aux conseils téléphoniques de sa mère. Sa vie semble sur pause et son mémoire sur le poète baroque Thomas Kingo n’avance pas. Tous les protagonistes autour d’elle, ses parents, son médecin et sa meilleure amie Mulle tentent de la consoler. L’histoire est scandée de bouleversants monologues de l’hippocampe de la narratrice. Son histoire d’amour est alors évoquée par le prisme de chaque partie de son corps. Le nez lui rappelant l’odeur de la peau de sa petite amie, sa gorge, les mots doux qu’elle lui a murmurés, sa bouche, la saveur de leurs baisers… Stine Pilgaard excelle tout particulièrement dans l’art du dialogue. La narratrice rapporte les conversations qu’elle a avec son entourage. Les répliques claquent, fusent, rebondissent. Les échanges, notamment entre l’héroïne et sa mère, sont hilarants. Les deux femmes qui s’aiment d’un amour vache s’envoient tour à tour piques et autres gentillesses. Cet humour ironique transparaît à merveille dans la traduction. Enfin, l’écrivaine met beaucoup de cœur à créer des personnages mémorables, entre le père pasteur hippie, fan des Pink Floyd, la mère étouffante et menteuse compulsive, et la meilleure amie spin doctor. Stine Pilgaard signe une nouvelle fois une comédie décalée d’une originalité folle. Les livres drôles ne courent pas les rues, alors ne boudez pas votre plaisir !