Dans ce roman puissant et d'une grande beauté, Patricia Melo s'empare des violences faites aux femmes. Dans son pays, le Brésil, le taux de féminicide a explosé depuis le Covid. Une femme meurt toutes les six heures. Celles qu'on tue raconte l'histoire d'une avocate de Sao Paulo chargée de suivre des procès afin de mener une grande enquête. Elle part dans l'État amazonien de l'Acre pour fuir son petit ami violent. Sur place, elle s'intéresse au meurtre de Txupira, une jeune indigène torturée et laissée pour morte par trois garçons de riches familles. Elle se lie notamment à Marco qui l'initie à la prise d'ayahuasca, un hallucinogène utilisé par les chamanes. Un traumatisme d'enfance rejaillit et son passé la rattrape : son père a tué sa mère. Dans un univers entre rêve et réalité, Patricia Melo dénonce le massacre autorisé des femmes brésiliennes, le sort réservé aux autochtones ainsi que la destruction de la forêt. Son écriture violente et sensuelle rend ce roman inoubliable.