Littérature française
Catherine Mavrikakis
La Ballade d’Ali Baba
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Catherine Mavrikakis
La Ballade d’Ali Baba
Sabine Wespieser éditeur
28/08/2014
200 pages, 18 €
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Chronique de
Coline Hugel
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❤ Lu et conseillé par
9 libraire(s)
- Catherine Le Duff
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- Lucie Sawina
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✒ Coline Hugel
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Très bel hommage à la figure du père, La Ballade d’Ali Baba nous fait voyager entre l’Europe, l’Afrique du Nord et l’Amérique, en dressant le portrait d’un drôle de gaillard qui ne veut pas rester sagement dans l’au-delà.
Quand même, rencontrer son père dans une rue ventée du Québec alors que celui-ci est censé être mort il y a plusieurs mois… c’est le genre de chose qui vous met un peu mal à l’aise. Voilà pourtant l’expérience que fait Erina, la narratrice du nouveau roman de Catherine Mavrikakis. Son père – ou son fantôme – a pourtant l’air bien vivant. Il se montre toujours aussi pugnace et gentiment invasif. « Le vieillard m’avait attrapé le bras. Il trottinait à mes côtés sur le trottoir recouvert de glace et de neige, me dirigeant fermement. Malgré sa délicatesse, ce père mort était très vigoureux. » Effectivement, ce n’est pas son côté « revenu d’entre les morts » qui va l’empêcher d’obtenir ce qu’il veut ! Et ce qu’il demande à sa fille n’est pas si évident que ça... Ces retrouvailles inattendues déclenchent le réveil de la mémoire d’Erina. Au fil de ses souvenirs, on découvre un personnage complexe qui s’est formé dans l’adversité mais toujours avec beaucoup d’optimisme, un homme fort et volontaire, éternel déraciné et cependant toujours à l’aise là où il est. Entre Rhodes, sa ville natale qu’il doit quitter en catastrophe alors qu’il n’a même pas 6 ans, Alger la blanche où il devient un homme, et New York où il fait l’Américain, Vassili se construit tout seul et mène la vie qu’il a choisi ; et ce n’est pas évident pour une petite fille de construire sa propre vie avec un père pareil, un père capable de l’embarquer en voiture jusqu’à Key West pour aller voir le soleil se lever sur l’année 1969, ou de la traîner dans les casinos pour lui porter chance. Catherine Mavrikakis s’est plus que probablement plongée dans sa propre histoire et dans celle de son père pour raconter la vie de ce curieux bonhomme qu’est Vassili Papadopoulos. Avec toujours autant de talent, elle nous promène dans les rues de Montréal, dans les casinos de Vegas, sur les bateaux entre l’Algérie et New York, passant d’une époque à une autre avec une facilité déconcertante.