Littérature étrangère
Russell Banks
Continents à la dérive
-
Russell Banks
Continents à la dérive
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Pierre Furlan
Actes Sud
05/10/2016
448 pages, 23 €
-
Chronique de
Gaëlle Maindron
Librairie Livres in room (Saint-Pol-de-Léon) -
❤ Lu et conseillé par
8 libraire(s)
- Geneviève Gimeno de Maupetit (Marseille)
- Gaëlle Maindron de Livres in room (Saint-Pol-de-Léon)
- Marie-Paule Bonnaud
- Delphine Bouillo de M'Lire (Laval)
- Nathalie Iris de Mots en marge (La Garenne-Colombes)
- Yann Leray de Alpha Bureau (Monistrol)
- Lydie Baillie de Aux lettres de mon moulin (Nîmes)
- Magali Mohamed
✒ Gaëlle Maindron
(Librairie Livres in room, Saint-Pol-de-Léon)
« Que ce rêve est brillant ! Mais hélas ! C’est un rêve. Il commençait alors ; maintenant il s’achève. » (« La Foi », Alphonse de Lamartine)
Ces quelques vers du XIXe siècle sonnent étonnamment justes lorsque l’on regarde l’Amérique à travers l’œil de Russell Banks. Cette Amérique des petites gens, des laissés pour-compte, des oubliés du rêve américain, celui qu’ils avaient imaginé pour leur famille, celui qu’ils ont voulu toucher du doigt et qui, pour finir, leur a bien fait comprendre qu’il y avait deux Amériques, et qu’ils n’avaient pas droit à leur part du rêve. Continents à la dérive nous ramène au début des années 1980, auprès de quelques personnages qui se débattent pour survivre. Il y a Bob Dubois, réparateur de chaudières dans le New Hampshire dont la vie ressemble de plus en plus à tout ce qu’il voulait fuir étant jeune. Travailleur pauvre, il n’a pas les moyens d’offrir une existence confortable à sa famille et décide de tout quitter pour rejoindre la Floride, où son frère a réussi. À Haïti, il y a Vanise, son bébé, et son neveu Claude. Eux veulent quitter la violence et la pauvreté, et voient dans l’Amérique un Eldorado. Mais la réalité de la société à laquelle ils seront confrontés ne leur laissera aucune chance. La violence ici est différente, mais tout aussi implacable. Un magnifique roman qui trouve un second souffle grâce à la nouvelle traduction de Pierre Furlan.