Littérature française

Julia Kerninon

Le Dernier Amour d’Attila Kiss

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Chronique de Gaëlle Maindron

Librairie Livres in room (Saint-Pol-de-Léon)

« Lorsque deux individus se rencontrent et cherchent à entrer en contact jusqu’à se fondre, cela commence toujours comme commence une guerre – par la considération des forces en présence. »

Attila et Theodora auraient pu ne jamais se rencontrer. Lui est hongrois. Pendant quelque temps, l’échec de ses différentes vies l’a transformé en un peintre en cavale. Il vit aujourd’hui à Budapest. Il ne fuit plus. La nuit, il trie des poussins, le jour, il peint frénétiquement dans son appartement. Elle est Autrichienne. Elle aussi est en fuite. Fille d’un grand compositeur, elle tente de ne pas se faire écraser par un héritage trop lourd à porter. Il est pauvre, elle est riche. Il était seul, elle s’est invitée dans sa vie, comme ça, sans crier gare. Ils s’aiment. Leurs corps trouvent le chemin de l’amour sans détour. Mais Attila est ébranlé par une guerre sans merci qui se joue à l’intérieur de lui. À chaque regard, pendant chaque silence, il rejoue l’affrontement qui a opposé leurs deux pays et vu la chute de l’Empire austro-hongrois. Theodora devient alors Vienne la victorieuse et Attila endosse le rôle d’une Hongrie exsangue et amputée d’une partie de son territoire. Chaque jour, il prend comme une provocation la présence de cette femme dans son lit. Chaque jour, elle trouve les mots pour faire baisser les armes à l’homme qu’elle a choisi comme refuge. C’est l’histoire d’un amour. L’histoire du dernier amour d’Attila Kiss.