Littérature étrangère

Caleb Azumah Nelson

Nos petits mondes

Chronique de Marguerite Martin

Librairie Terre des livres (Lyon)

Dans le quartier de Peckham, au sud de Londres, Stephen espère entrer à l’université avec Del qui partage son amour de la musique. Il compte aussi savourer ce premier été de liberté. Son monde est sa famille : une mère aimante, un père ombrageux, un frère protecteur, Oncle T et Antie Yaa et des amis venus du Ghana. Sa trompette est son lieu de liberté, voire de spiritualité, à l’occasion d'improvisations. Son monde s’élargit lors de fêtes où il importe de trouver de quoi cuisiner du riz wolof ou autres plats mijotés, car « la cuisine est un souvenir, une nostalgie ». Ces joies sont arrachées à la violence d'une existence déracinée où se souvenir et oublier vont de pair. Stephen sera traversé par l'Etomi (être fatigué au fond de soi, en Gā) avant d’entrer dans l’âge adulte. Une lecture forte car la langue hypnotise, tour à tour lumineuse, indolente et serrée. Le mantra « étant donné que la danse est la seule chose qui puisse résoudre la plupart de nos problèmes » pare d’optimisme notre tout petit monde.

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