Littérature étrangère
Peter Murphy
La Rivière d’Enoch O’Reilly
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Peter Murphy
La Rivière d’Enoch O’Reilly
Traduit de l’anglais (Irlande) par Marie Boudewyn
Calmann-Lévy
01/11/2030
304 pages, 19,90 €
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Chronique de
Lucie Sawina
- ❤ Lu et conseillé par 1 libraire(s)
✒ Lucie Sawina
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La Rivière d’Enoch O’Reilly est le premier livre de Peter Murphy traduit en français. Son roman étincelle de force, de poésie et de violence.
Le roman commence par une description de la crue qui fit sortir de son lit la rivière Rua en 1984 et ramena de ses profondeurs neuf cadavres. Qui sont ces morts ? Suicides ? Assassinats ? Quels mystères la rivière cache-t-elle au sein de ses remous ? Le lecteur est immédiatement propulsé dans l’atmosphère pesante de la petite ville irlandaise de Murn, où secrets et brumes se disputent la vedette. Peter Murphy nous entraîne au fil du temps et au gré des roulis de son roman, au rythme d’une écriture naviguant entre passé et présent. C’est ainsi que l’on fait la connaissance d’Enoch O’Reilly en 1956, et que l’on découvre son enfance entourée de son idole Elvis Presley, d’une mère trop présente et d’un père trop inquiet. Un autre personnage apparaît dans le paysage de la rivière. Frank cherche inlassablement une réponse aux colères de la Rua grâce à son matériel radio. Il a une théorie concernant les crues de celle-ci et compte bien la prouver. En outre, un soir, alors qu’il est enfermé dans la cave de la maison, Enoch fait une découverte qui changera sa vie à jamais. Il trouve sa vocation : il sera évangéliste à la radio. Sa quête de la voix et de l’attitude radiophonique parfaite peut commencer, sa gloire et sa chute se préparent sous nos yeux. Tout au long du texte, Peter Murphy distille une ambiance qui oscille constamment entre humour noir et tragédie. Les personnages se croisent parfois sans se voir et tissent inconsciemment, au fil du texte, la toile de leur destin. Tous ont un rôle à jouer et aucun ne pourra se défiler. Peter Murphy fait de la Rua son personnage central, c’est elle qui fait battre le cœur de la ville de Murn, y charriant crainte et admiration. La Rivière d’Enoch O’Reilly appartient à cette espèce de roman qui continue de hanter le lecteur une fois la dernière page tournée. Osez lire la première !