Littérature française

Jean-Philippe Blondel

Café sans filtre

Chronique de Cyrille Falisse

Librairie Papiers collés (Draguignan)

On sous-estime souvent le côté romanesque des cafés dans la littérature. Pourtant, à bien y réfléchir, quel lieu convoque autant d’histoires, de fils narratifs ? Jean-Philippe Blondel en a conscience : il s’imprègne de ces maisons de substitution, il apprécie leur musique singulière et leur pouvoir fictionnel. Gens de passage ou habitués, serveur ou tenancier, tous profitent du lieu pour se raconter car la vie doit être dite, partagée. Jocelyne, l’ancienne propriétaire, y croise Chloé, l’habituée de la table du fond qui dessine sans arrêt, José, le serveur bougon, Fabrice, le bienveillant propriétaire, Thibault, l’écrivain angoissé, son ami Pierre, Françoise et son fils Guillaume qui parle fort de peur de ne pas être entendu. Ode à ces lieux où l’on peut se déguiser ou faire tomber les masques, Café sans filtre donne envie de sortir, de parler, d’écrire, de dessiner, d’embrasser nos proches et d’entamer la conversation avec des inconnus.

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