Littérature étrangère

Francesca Manfredi

L'Empire de la poussière

photo libraire

Chronique de Muriel Balay

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Été 1996. Valentina, 12 ans, vit avec sa mère et sa grand-mère dans un petit village d'Italie. Leur maison « aveugle », isolée inspire méfiance et rumeurs auprès des autres villageois. Il y a beaucoup de grâce dans ce premier roman. L'auteure place son lecteur à la hauteur de cette toute jeune fille qui ouvre les yeux sur les choses et les personnes qui l'entourent. Jusqu'alors, cette enfant a été bercée par les croyances de sa très pieuse grand-mère et envoûtée par le contact d'une mère resplendissante et insaisissable. Tour à tour, les femmes de son existence se font menace ou refuge, rêverie ou magie. Et puis il y a ce père absent qui fait de très rares apparitions mais toujours affectueuses. Ce roman d'apprentissage marche en équilibre sur un fil très mince entre réalisme et surnaturel. C'est également un magnifique portrait de la maternité, ce lieu fermé et enchanteur qui parfois resserre ses liens pour engendrer aliénation et culpabilité.

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