Jeunesse

Irène Cohen-Janca

Fils d'Antigone

illustration

Chronique de Céline Bouju

Bibliothèque/Médiathèque La Chapelle-Saint-Aubin (La Chapelle-Saint-Aubin)

C’est un mercredi comme les autres, sauf pour Nathan. Aujourd’hui, son père est mort. Et pour l’adolescent de 17 ans, c’est tout son monde qui s’écroule. C’est l’incompréhension totale. Que faisait son père, seul, au bord de cette falaise, bien trop près du bord ? Est-ce un accident, un suicide ? Pourquoi les a-t-il abandonnés sa mère et lui ? Pourquoi n’a-t-il pas fait plus attention ? Tant de questions se bousculent. Et surtout, prenant le pas sur le reste et attisant sa rage, la décision de sa mère : elle veut incinérer le corps. Cela rend Nathan fou. Il ne veut pas que tout ce qu’était son père parte en fumée. Commence alors un sordide compte à rebours. Il a quatre jours pour trouver un moyen de faire changer d’avis sa mère. C’était son fils, non ? Son avis compte aussi ! Entre rage et tristesse, Nathan repense à tout ce que son père lui a laissé, lui a appris, afin de trouver l’argument choc qui permettra de prouver qu’il a raison. Cette affiche avec le poème de Kipling, son exemplaire du Petit Prince, ce globe terrestre… Tout lui rappelle son père et le fait souffrir. Et tout lui rappelle aussi qu’il n’a pas eu le temps de le connaître comme il aurait dû. Mais Nathan doit également se défendre contre sa famille, un oncle et une tante, son grand-père à l’hospice n’ayant même pas été mis au courant… Nathan va alors déverser sa haine contre ses personnes qui semblent ne rien comprendre à son désarroi. Sa mère subira de plein fouet sa hargne sans limite. Un début d’apaisement viendra de Stella, sa petite amie, mais aussi de son grand-père paternel que tout le monde semblait avoir oublié. Fils d’Antigone est un texte court, mais si puissant et intense qu’on le referme à bout de souffle, comme Nathan qui s’est battu pour ses idées. Tout simplement magnifique.

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