Littérature française

Xavier Gloubokii

Écorces

photo libraire

Chronique de Christèle Hamelin

Librairie Le Carnet à spirales (Charlieu)

« Les forêts précèdent les peuples, les déserts les suivent. » Cet aphorisme, attribué à Chateaubriand, illustre parfaitement le propos de ce premier roman très réussi. Ahmed, shérif du comté, est en effet consterné de voir disparaître peu à peu ces arbres qu’il aime tant, des hectares de forêt grignotés inéluctablement par des promoteurs peu scrupuleux et des scieries locales qui transforment les bois en chiffre d’affaires. Suite à des événements inquiétants, et afin de conserver son statut de shérif, il lui faudra pourtant mener l’enquête sur de mystérieux « hommes-arbres », ardents défenseurs de la forêt, malgré la sympathie qu’il éprouve pour ces militants. Roman noir haletant, flirtant avec le polar, rendant un discret hommage à la littérature américaine, Écorces est avant tout une critique de la société de consommation, une vision lucide portée sur le travail de destruction massive que l’homme inflige à son milieu naturel et surtout une ode à la forêt.

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