Littérature étrangère

Gabriela Wiener

Portrait huaco

Chronique de Alexandra Villon

Librairie La Madeleine (Lyon)

Ces portraits Huaco sont de petites statuettes en céramique préhispaniques représentant un visage indigène. On en trouve dans la salle Charles Wiener du musée du Quai Branly à Paris, là où se trouve la narratrice, figée dans la contemplation d’une de ces statuettes dont le visage lui rappelle ses propres traits. La salle où elles sont exposées porte le nom de son supposé arrière-arrière-grand-père. Ce roman, court et nerveux, est l’histoire d’une identité morcelée, fruit aberrant et collatéral de l’Histoire coloniale, vécue par la narratrice comme un mélange « pervers » entre l’appartenance à la culture inca et sa filiation supposée avec un colon raciste du XIXe siècle. Gabriela Wiener, d’une voix rageuse et effrontée, entremêle les sujets : la filiation, l’héritage colonial, le refus d’une sexualité normée et le choix d’une famille non conformiste, noyaux durs de cette identité singulière que, par l’acte d’écrire, elle cherche à décoloniser.

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