Littérature française

Claire Castillon

Marche blanche

Chronique de Alexandra Villon

Librairie La Madeleine (Lyon)

Hortense avait 4 ans quand elle a été kidnappée dans un square. Dix ans après, toujours aucune nouvelle. Carl et sa femme subissent les mêmes regards voyeurs du voisinage, les mêmes marches blanches, inlassablement. Car chacun rejette l’idée même de sa mort. Hortense est quelque part. Puis arrivent de nouveaux voisins – des gens tout neufs – qui s’installent en face de ce couple brisé. Leur fille a 14 ans, l’âge qu’aurait Hortense aujourd’hui, et la même cicatrice sur la lèvre supérieure. Il n’en faut pas plus pour que cette mère déchirée, d’une fragilité extrême, se persuade qu’il s’agit de son enfant disparue, laissant libre court à sa démence. Ce roman enfiévré et intime, véritable journal d’une mère tourmentée, s’intéresse à la folie comme une réponse à la douleur, mais également aux masques qu’elle prend. Car qui est réellement cette femme qui nous parle ? Les monstres ont plusieurs visages et ne sont pas toujours ceux qu’on croit.

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