Littérature française

Victoire de Changy

Une dose de douleur nécessaire

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Chronique de Anaïs Ballin

Librairie Les mots et les choses (Boulogne-Billancourt)

L’histoire de ce roman est celle d’une histoire d’amour, comme il en existe des dizaines, une passion adultère, intense, belle, grande et sans véritable issue. Nous ne connaîtrons jamais leur prénom. De lui, on sait seulement qu’il a 52 ans et qu’il travaille à la radio. D’elle, on sait qu’elle a la moitié de son âge. Une rencontre dans un bar de Bruxelles, des rendez-vous secrets et des nuits volées. Un classique. La force de Victoire de Changy dans ce premier roman tient en deux choses : l’intensité de ses personnages et un style épuré, presque brisé. L’écriture est concise et sans détours. Il ne s’agira jamais de s’élancer dans de grandes envolées lyriques mais plutôt d’une économie de mots, comme pour toucher au plus près à la fois la violence et l’intensité de cet amour impossible et, par définition, destructeur et singulier. Au fil des pages, la tension grandit, devient palpable et la langue se dépouille encore un peu plus pour atteindre une grâce fragmentaire et une issue sans appel.

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