Littérature française

Emmanuelle Lambert

La Désertion

photo libraire

Chronique de Anaïs Ballin

Librairie Les mots et les choses (Boulogne-Billancourt)

Peut-on disparaître, purement et simplement ? Peut-on se volatiliser, ne laisser aucune trace ? C’est la question que pose Emmanuelle Lambert dans La Désertion, publié en cette rentrée par les éditions Stock. Eva disparaît. Elle s’évapore, sans prévenir. Les contours du personnage, de sa vie, sa psychologie, ses relations aux autres seront esquissés par les monologues de différents personnages. Une amie, un amoureux transi, un patron malsain au possible, des collègues de bureau. Chacun livre sa version de l’histoire. Le malaise est palpable, la tension aussi. Les mensonges affleurent de toute part. Emmanuelle Lambert signe un court texte d’une grande puissance narrative. Le jeu des apparences et des on-dit, les turpitudes d’êtres entourés de vide, les états d’âme plus ou moins lucides de chacun, tout y passe, avec un sens du détail et de la psychologie dont l’auteure fait preuve de la première à la dernière page.

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