Littérature étrangère
Omar El Akkad
American War
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Omar El Akkad
American War
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Laurent Barucq
Flammarion
23/08/2017
464 pages, 21,90 €
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Chronique de
Anaïs Ballin
Librairie Les mots et les choses (Boulogne-Billancourt) -
❤ Lu et conseillé par
8 libraire(s)
- Béatrice Putégnat
- Lucie Sawina
- Jean-Baptiste Hamelin de Le Carnet à spirales (Charlieu)
- Sarah Gastel de Adrienne (Lyon)
- Gabriel Pflieger de Vivement dimanche - La Benjamine (Lyon)
- Sarah Mossman de Le Bel Aujourd'hui (Tréguier)
- Serge Vessot de Cultura (Marsac-sur-l'Isle)
- Anaïs Ballin de Les mots et les choses (Boulogne-Billancourt)
✒ Anaïs Ballin
(Librairie Les mots et les choses, Boulogne-Billancourt)
Dans ce premier roman, le journaliste Omar El Akkad nous plonge dans une Amérique secouée de part en part par la guerre et l’insurrection. Un récit d’anticipation d’une puissance rare sur fond de crise écologique.
États-Unis, 2093. Une deuxième guerre de sécession oppose Nord et Sud, suite, entre autres, aux conséquences de la crise écologique et d’un désaccord profond sur l’exploitation des énergies fossiles. Pour nous raconter cette histoire, un personnage central, Sarat Chesnut. Quand s’ouvre le livre, Sarat a 6 ans, nous sommes en 2075. L’enfant, curieuse, douce et attentive au monde, grandit sous le soleil écrasant du Mississipi. Son père est assassiné dans un attentat. La famille tout entière doit alors prendre la fuite. L’âpreté du système, l’écrasement de l’être humain, la violence, la promiscuité et l’arrivée dans un premier camp de réfugiés marquent le basculement de Sarat dans un monde où l’innocence de l’enfance fait place à la révolte, la rage inextricable, la résistance comme seul salut, jusqu’à transformer la jeune fille en véritable machine de guerre. C’est ce basculement et les conséquences indémêlables du destin sur une famille – et plus largement sur un état du monde – que raconte l’auteur. Le double tour de force du roman : une galerie de personnages profondément humains, faillibles et bouleversants, et le sentiment d’un futur pas si éloigné de celui qui pourrait s’annoncer au regard du paysage politique, écologique et humain qui s’affiche tous les jours sur nos écrans. Malgré les cent ans qui nous séparent de ce récit, tout est envisageable voire tangible. Les imbrications géopolitiques qui égrainent le roman, les faux documents officiels qui le parsèment, la parfaite connaissance qu’a le journaliste des enjeux mondiaux font de ce récit une vision effrayante mais probable de ce qu’il pourrait advenir. Porté par un véritable souffle littéraire et une écriture entêtante, Omar El Akkad signe ici, à n’en pas douter, un grand roman.