Littérature française

Frédéric Aribit

Trois langues dans ma bouche

photo libraire

Chronique de Jean-Luc Aubarbier

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Poétique, vivant et merveilleusement étrange, ainsi pourrait-on qualifier ce premier roman de Frédéric Aribit. Un roman d’apprentissage, également, puisque l’auteur narre son enfance au Pays basque. Comme la plupart d’entre-nous, il est né avec deux langues : son langage maternel, le français, et cet organe sensuel qui sert à manger, à apprécier la nourriture, puis à manifester son désir amoureux. Mais il existe une troisième langue, le basque, qui l’entoure, chez ses grands-parents, ses amis, et qu’il doit apprivoiser. Elle n’est pas commode, cette troisième compagne, qui ignore les racines latines et se prêtent volontiers aux manifestations politiques, parfois violentes. C’est une musique, un parfum étranger venu d’Espagne et pourtant familier. Elle rythme les fêtes, les enterrements, elle aide le jeune Frédéric à devenir adulte. Alors, cette langue basque qu’il n’a apprise ni avec ses parents, ni à l’école, il va la conquérir par la littérature.

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