Littérature française

Anne-Sylvie Sprenger

Autoportrait givré et dégradant

photo libraire

Chronique de Jean-Luc Aubarbier

()

Émule de Jacques Chessex, Anne-Sylvie Sprenger nous livre le portrait d’une femme déçue dans ses espérances de bonheur, qui sombre dans la médiocrité et le scandale.

La vie de Judith, institutrice sans idéal, est tellement fade qu’elle décide d’en finir et se jette sous un train. Paul, le cheminot, freine à temps. Le choc a bien lieu, mais ce n’est pas celui qu’elle attendait. Subjugués par le romantisme de la situation, Paul et Judith se marient. Paul est veuf et vivait jusqu’alors avec sa fille Caroline. Malgré son aspect un peu rustre, c’est un homme cultivé et délicat. Judith a toujours vécu seule et se montre vite possessive et tyrannique. Jalouse de Caroline et désirant son mari pour elle seule, elle tente de noyer la fillette. Il lui semble se cogner partout à l’image de la première femme de Paul et à sa mère trop présente. Elle ne tarde pas à mépriser ce mari qui ne lui donne pas assez. Être faible, Paul va alors révéler un autre aspect de sa personnalité : son penchant immodéré pour la bouteille. Les cris et les coups ont remplacé ce qui ressemblait à de l’amour. Pour fuir l’ennui et peupler ses rêves, Judith cède à la tentation de la chair et devient la maîtresse d’Arno, un de ses élèves. Paul accepte en silence cette situation humiliante. Lorsque Judith se retrouve enceinte, le couple décide de déclarer le bébé comme le sien. Mais le scandale éclate…

illustration