Bernadette a disparu

Bee, la narratrice, ne sait pas ce qu’est la médiocrité. Élève surdouée, elle est la fille d’un père gourou chez Microsoft et d’une mère, Bernadette, architecte visionnaire que les medias ont portée aux nues. Brandissant son excellent carnet de notes, Bee exige de ses parents un voyage en famille en Antarctique. Au moment du départ, quelques jours avant Noël, Bernadette s’enfuit. Mise au pied du mur, elle disparaît. Bee se lance alors dans une enquête sur sa mère et va de découverte en découverte. La belle façade du bonheur et de la réussite se lézarde sous le poids du quotidien. Paralysé par son propre génie, asociale, névrosée à l’extrême, Bernadette ne supporte tout simplement plus son existence. Ses dons ne peuvent pas réellement s’épanouir dans une ville modeste comme Seattle ; son entourage de mères de famille proprette ne pousse pas à l’émulation. Son mari est un génie de l’informatique, mais son esprit trop cartésien ne parvient pas à comprendre la créativité exacerbée de son épouse. D’ailleurs, Bernadette ne crée plus. Elle a été cette architecte que les grandes villes s’arrachaient, promise au succès mondial, à la notoriété parmi les plus grands. Aujourd’hui, isolée dans son désert d’ennui, elle ne fait plus rien et on l’a oublié. Bernadette est malade, elle a développé une agoraphobie qui transforme la moindre sortie en épreuve insurmontable. En cachette, elle a même recruté une assistante virtuelle, basée en Inde, qui prend en charge la plus petite de ses démarches. Alors de là à partir en Antarctique, le continent le plus vide de la planète ! Bee trouve dans le courrier de Bernadette une montagne de secrets, la part d’ombre que toute mère cache à sa fille. Un roman plein d’esprit, d’humour et de tendresse, à la structure originale, alternant récits, carnets, lettres, factures, enregistrements, qui constitue un bijou satirique à la composition remarquable.