Dans la jolie collection « Penser/rêver », le psychanalyste canadien Jean Imbeault analyse son rapport au cinéma. Se défendant d’être cinéphile, il n’en reste pas moins un spectateur passionné et livre au lecteur des extraits de son journal (2006-2011) rythmés par la vision d’un film et les impressions qui en découlent. À la manière de séances de psychanalyse, la pensée du spectateur-analyste se déroule sous nos yeux, extrayant un motif récurrent, une scène particulièrement marquante, et tente de les cerner au fil des pages. Onze films sont ainsi racontés et décortiqués. Des classiques, tels Le Guépard ou Le Mépris, sont déconstruits et repensés à la lumière de Freud ou d’Aristote, et une part importante est accordée aux grands cinéastes d’aujourd’hui (J. Gray, G. Van Sant...) lorsqu’il s’agit d’explorer notre rapport de spectateur qui « entre en cinéma ». Faites-vous un remake personnel, « refaites-vous le film », pour penser ad libitum votre rapport au temps et à l’espace : la plume est légère, le propos fin et délicieux.