Essais
Martin Bossenbroek
L’Or, l’empire et le sang
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Martin Bossenbroek
L’Or, l’empire et le sang
Traduit du néerlandais par Bertrand Abraham
Seuil
03/05/2018
624 pages, 25 €
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Chronique de
Christine Lechapt
Librairie Maison du livre (Rodez) -
❤ Lu et conseillé par
3 libraire(s)
- Delphine Demoures de des Halles (Niort)
- Christine Milhès de Privat (Toulouse)
- Jérémie Banel
✒ Christine Lechapt
(Librairie Maison du livre, Rodez)
Malgré l’importance de la guerre des Boers, celle-ci reste relativement peu étudiée, sinon de manière partisane. Martin Bossenbroek, grâce à une approche originale et très « vivante », nous en dévoile toutes les facettes.
Le récit de Martin Bossenbroek commence en 1884, quelques années après la première guerre des Boers qui vit la victoire de ces derniers sur les Britanniques. L’auteur, non content de donner la parole aux camps boers et britanniques, comme ce fut bien souvent le cas dans les rares ouvrages qui traitaient de ce conflit, s’attache également à apporter le point de vue des Néerlandais. Son analyse est, de ce fait, divisé en trois parties distinctes qui marquent les temps forts de cette guerre, grâce à trois personnages emblématiques. Dans un premier temps, on découvre les prémices de ce conflit jusqu’à son déclenchement en 1899 sous le regard du juriste néerlandais Willem Leyds. Puis, c’est au tour du très jeune Winston Churchill, alors correspond de guerre, de faire le récit des premières batailles jusqu’à la prise des deux capitales boers par les Britanniques en 1900. Et enfin, alors que les combattants boers continuent de se battre dans une guérilla, l’un d’entre eux, Deneys Reitz, racontent leurs derniers mois de lutte jusqu’à la signature d’un traité de paix en 1902. Si ce conflit, opposant deux communautés blanches sur le sol africain, fit près de 75 000 victimes, c’est surtout les civils qui en payèrent le prix fort. En effet, la guerre des Boers est tristement célèbre pour être celle où furent créés les premiers camps de concentration dans lesquels périrent environ 26 000 personnes, principalement des femmes et des enfants. Le sort de la communauté noire ne fut pas plus enviable car malgré son engagement, elle n’obtint pas pour autant de statut juridique. Au-delà son intérêt historique indéniable, les qualités littéraires de L’Or, l’empire et le sang en font un document palpitant et particulièrement vivant. Un livre remarquable, absolument incontournable !