Littérature française

Jean Contrucci

Le Vol du Gerfaut

photo libraire

Chronique de Christine Lechapt

Librairie Maison du livre (Rodez)

Comment, lorsque l’on est un auteur à succès et malgré la pression, ne pas écrire le livre « de trop » ? C’est tout le propos du très juste et subtil roman de Jean Contrucci.

À presque soixante-dix ans, Jean-Gabriel Lesparres a connu tous les succès littéraires, dont le prestigieux prix Goncourt. Alors qu’il n’a rien publié depuis dix ans, son éditeur Patrick Fontange a tout prévu pour la sortie de son nouveau roman. Mais l’auteur, peu satisfait de son manuscrit qu’il n’a même pas réussi à terminer, décide d’en organiser le vol. Or, Jean-Gabriel Lesparres, qui ne s’est jamais résolu à travailler sur ordinateur, ne fait jamais de copie de son travail. Malgré les soupçons de son éditeur, ce vol met donc un terme définitif à la parution de ce roman et l’affaire semble entendue. Quelque temps plus tard cependant, en tant que directeur littéraire, il reçoit un manuscrit et constate horrifié qu’il s’agit du sien mais, cette fois-ci, achevé. Jean-Gabriel Lesparres va alors se lancer à la poursuite du falsificateur. Au cours de cette enquête, le romancier nous livre ses réflexions sur la difficulté d’écrire, sur l’amour et l’amitié mais surtout sur la férocité du monde littéraire. Un roman à la fois cynique, ironique et touchant. Une bien belle alchimie qui permet d’affirmer que Le Vol du Gerfaut n’est certainement pas le livre « de trop » de Jean Contrucci.

illustration

Les autres chroniques du libraire