Essais

François Sarano

Le Retour de Moby Dick

CL

✒ Christine Lechapt

(Librairie Maison du livre, Rodez)

Premier-né de la collection « Mondes sauvages » des éditions Actes Sud, Le Retour de Moby Dick nous offre une formidable plongée au cœur de l’univers fascinant d’un animal largement méconnu, le cachalot. Un pur bonheur.

Même si je suis plutôt proche de la nature et que j’habite près de la mer, je n’ai jamais été particulièrement attirée par les milieux marins. Rien ne me prédestinait donc à ouvrir le livre de François Sarano, sinon l’envie de découvrir la nouvelle collection des éditions Actes Sud. En le refermant, pourtant, j’étais littéralement tombée sous le charme du plus grand carnivore de l’océan, le cachalot. Longtemps chassé pour sa graisse, cet animal hors normes (un mâle mesure jusqu’à vingt mètres et pèse environ cinquante tonnes) a su se faire très discret pour survivre et reste donc assez mystérieux. François Sarano vit depuis plus de cinq ans avec une équipe de scientifiques et de cinéastes. Cette expérience unique lui a permis de partager la vie quotidienne d’un clan de cachalots au large de l’île Maurice. Grâce à un récit vivant et truffé d’anecdotes, il nous ouvre les portes de leur fascinant univers. On découvre ainsi leur étonnante physiologie qui leur permet de descendre dans les abysses pour se nourrir, de dormir tout en étant en éveil, ou encore leur manière de communiquer et de se déplacer. C’est également un animal social qui sait témoigner de l’affection à ses congénères et a su s’organiser pour nourrir ses petits ou se défendre contre les prédateurs. C’est toute l’étendue de l’intelligence de ce grand carnivore que nous dévoile ici François Sarano. Grâce à des QR-codes riches en enregistrements sonores et vidéos, on partage les nombreuses et émouvantes découvertes de l’auteur au contact du clan d’Irène Gueule tordue et du jeune Eliot. Le Retour de Moby Dick est sans aucun doute, une formidable entrée en matière pour cette nouvelle collection qui propose d’aller à la rencontre de l’animal sur son propre territoire pour mieux le comprendre et ainsi faciliter la cohabitation avec l’espèce humaine.

Les autres chroniques du libraire