Essais
Élisabeth Badinter
Le Pouvoir au féminin
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Élisabeth Badinter
Le Pouvoir au féminin
Flammarion
09/11/2016
380 pages, 21,90 €
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Chronique de
Christine Lechapt
Librairie Maison du livre (Rodez) -
❤ Lu et conseillé par
8 libraire(s)
- Marie Boisgontier
- Emmanuelle Barbier-Maître de du Cours (Lyon)
- Christine Lechapt de Maison du livre (Rodez)
- Brice Vauthier de L'Étagère (Saint-Malo (Paramé))
- Christine Milhès de Privat (Toulouse)
- Margaux Henin
- Linda Lompech
- Sébastien Touzeau de des Canuts (Lyon)
✒ Christine Lechapt
(Librairie Maison du livre, Rodez)
Marie-Thérèse d’Autriche ne fut pas seulement la mère de Marie-Antoinette, elle fut surtout une des premières femmes à détenir le pouvoir absolu. Élisabeth Badinter nous invite à découvrir cette souveraine étonnante.
Jusqu’à la fin de l’époque moderne, le pouvoir absolu était toujours détenu par un homme. De ce fait, les femmes qui accédaient à ce privilège – à l’exception d’Elisabeth Ière d’Angleterre et Catherine II de Russie – ne l’ont obtenu que par accident, à la mort de leur époux et en attendant la majorité de l’héritier. Seuls les hommes étaient susceptibles d’incarner les « deux corps du roi » : le corps naturel et le corps politique. Pourtant, ce fut la mort dans l’âme que, faute d’héritier mâle dans la lignée des Habsbourg, le père de Marie-Thérèse d’Autriche lui confia sa succession. Il n’avait cependant jamais tenu à la préparer pour cette fonction, et quand, en 1740, à seulement 23 ans, elle prend la tête d’un des plus vastes empires d’Europe, elle est complètement inexpérimentée. Elle va pourtant s’acquitter brillamment de sa tâche grâce à un travail acharné, une politique avisée, un esprit guerrier, et en utilisant sa féminité. Mais Marie-Thérèse d’Autriche ne fut pas seulement une souveraine, elle fut également l’épouse d’un homme qu’elle adorait, bien qu’il fut peu brillant et volage, mais aussi la mère aimante et sévère de seize enfants. Pour dresser le portrait de cette femme atypique, Élisabeth Badinter a puisé dans sa très abondante correspondance privée, ainsi que dans les rapports diplomatiques des ambassadeurs de l’époque. Elle nous dévoile ainsi ses forces, ses faiblesses, ses hésitations et ses inévitables contradictions, mais également sa capacité à gérer ses « trois vies ». En présentant Marie-Thérèse d’Autriche comme l’incarnation des « trois corps de la reine », elle prouve que sa posture était d’une grande modernité pour son époque et que, à bien des égards, elle ressemble à la femme du XXIe siècle. Un passionnant et remarquable portrait.