Essais

Le retour aux sources

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CL

✒ Christine Lechapt

(Librairie Maison du livre Rodez)

Au nom d’un progrès sans limite qui profiterait à l’humanité, nous n’avons cessé de puiser dans les ressources que la planète mettait à notre disposition. Ce faisant, nous avons oublié que de la biodiversité dépendait notre propre survie et que la nature était une merveilleuse source d’inspiration.

En ouvrant l’ouvrage de Jean-Marie Pelt, Sauver l’homme et la nature, on ne peut s’empêcher d’avoir un petit pincement au cœur en sachant que celui-ci sera le dernier. Jean-Marie Pelt a découvert l’écologie en 1964, au moment où ce mouvement d’idées commençait à se développer. Mais il a choisi la voie de l’agrobiologie, la plus confidentielle à l’époque. En 1971, avec d’autres scientifiques et passionnés, il crée l’Institut européen d’écologie, dont le but, aujourd’hui encore, est de promouvoir et développer des initiatives concernant l’amélioration de la qualité de vie, de l’environnement et des rapports entre les hommes, les sociétés et la nature. Son « livre-testament » retranscrit à merveille la mission qu’il s’était donnée. Comme l’illustre la fable du papillon et de la fourmi qu’il cite en introduction, chaque espèce survit en fonction de son rapport aux autres. C’est tout ce qui fait la richesse, mais également la fragilité des écosystèmes. L’homme, en épuisant les océans, en surexploitant les forêts et en polluant la planète, a remis en cause ce fragile équilibre. Difficile à l’heure actuelle de dire combien d’espèces vivent sur notre planète, combien ont disparu, et combien restent encore à découvrir, mais à force de maltraiter notre milieu naturel, notre planète pourrait bien ressembler un jour à l’île de Pâques… Il existe cependant des raisons d’espérer, car la nature a une extraordinaire capacité de régénération, et l’homme, grâce à la recherche et à l’éducation, peut aider à réparer ce qu’il a endommagé. En nous ramenant à l’essentiel, Jean-Marie Pelt laisse une magnifique note d’espoir et incite à nous relever les manches pour faire du combat de sa vie, le nôtre aussi. Et pourquoi ne pas nous intéresser dans un premier temps à nos jardins ? C’est en effet en jardinant avec son grand-père, puis avec son père, que Jean-Marie Pelt s’est passionné très tôt pour la botanique. Et c’est sans aucun doute cette passion qu’il souhaita transmettre aux enfants de la ville de Metz, en créant des jardins dans les cours d’école. Pour Gilles Clément et Michael Lonsdale, ceux-ci sont de formidables lieux de ressourcement, d’apaisement et de méditation, qui nous éveillent à la spiritualité et qui ont le pouvoir de nous inspirer. Patrick Scheyder, y a vu, lui, le lieu idéal pour y déposer son piano le temps d’un concert en plein air. En lisant Des jardins et des hommes, il ne fait aucun doute que la nature nous est vitale et qu’elle est le garant de notre équilibre. Miscellanées des plantes d’Anne-France Dautheville, qui mêlent anecdotes et légendes sur le monde végétal, ont l’art d’éveiller notre curiosité tout en nous faisant rire. On y découvre avec joie les merveilles et parfois les ruses de la nature. Des chroniques tantôt sérieuses, tantôt futiles, souvent pratiques, toujours empreintes d’une incroyable poésie et parsemées des bons mots de sa grand-mère. À butiner sans modération.