L’Étincelle

Lorsque Coralie reçoit le faire-part de mariage d’une amie oubliée, elle est submergée par ses souvenirs de vacances une vingtaine d’années plus tôt. L’invitation de Soline à la rejoindre en Dordogne est arrivée à point nommé. Coralie n’en peut plus de cette ambiance pesante dans le foyer familial depuis la séparation de ses parents. Elle a cette impression de tout devoir porter ; adolescente perdue entre des adultes qui se déchirent avec ce sentiment d’avoir gâché leur vie. Un grand vent de liberté souffle enfin sur ses épaules lorsqu’elle monte dans le train qui lui permet de s’évader de l’atmosphère parisienne pour ce lieu de vacances dont elle ne connaît rien. Son arrivée parmi les châtelains et la quinzaine d’invités a de quoi la surprendre mais son amie Coralie, pétillante et légère, l’entraîne dans son sillage. Bien loin de sa famille engluée dans ses habitudes de cadres moyens, les adultes ici refont le monde jusqu’à tard dans la nuit. Quant aux adolescents, ils vivent dans une liberté totale, dans l’inattention la plus absolue des parents. Coralie vit quelque chose d’étrange et d’excitant à la fois, elle admire ces adultes cultivés à l’esprit vif, elle qui n’aspire qu’à accroître ses connaissances. Alors qu’elle se sent comme transparente, pas assez jolie, trop sensible, elle admire Soline qui, solide comme un roc, ne vacille jamais. Avec Thomas, la nuit venue, le trio n’hésite pas à traverser la rivière, attiré par quatre jeunes au camping. Leur soif d’autonomie rend tous les excès possibles, ils se sentent presque raisonnables face aux comportements démesurés des adultes qui leur donnent un exemple de manipulation et d’hypocrisie. Cet été-là, Coralie quittera l’univers de l’enfance. Elle fera un retour difficile vers la réalité de la vie mais elle aura passé une épreuve initiatique qui la fera naître au monde des adultes.